Fidèle à lui-même, Donald Trump assume sa politique au bazooka pour châtier « les pays qui volent les Américains depuis des années ». Il annonce des droits de douane exorbitants, la fin du multilibéralisme, la priorité à la souveraineté nationale, une confrontation agressive avec la Chine, un dédain assumé pour l’Europe et une forme de fascination/répulsion pour la Russie avec un Poutine va-t’en guerre. Cette politique de l’égoïsme contestée par les uns, soutenue par les autres, invite à réfléchir au monde d’aujourd’hui et plus encore de demain.

Le secteur de l’optique-lunetterie européen ne va pas échapper à cette agressive bataille des droits de douane, et sans aucun doute ralentir son développement. Selon Vantage Market Research, le marché mondial de l’optique-lunetterie devrait passer de quelque 188 milliards de dollars en 2024 à plus de 480 milliards de dollars en 2035, dont près de 42 milliards de dollars pour le marché US en 2024 et plus de 58 milliards de dollars en 2035. Impossible d’évaluer le recul du marché mondial cette année et celles d’après, tout dépendra des foucades de Donald Trump qui, espérons-le, sera peut-être calmé par un milieu économique plus raisonnable. Bien que le soutenant en surface, les acteurs industriels, en partie silencieux semble-t-il, n’apprécient guère les perspectives d’un monde fermé, car si le président américain entend arrêter les importations à ses frontières, il semble oublier que son pays est aussi exportateur.

Ironie de l’histoire, dans le domaine de l’optique-lunetterie, les deux marques iconiques Ray-Ban et Oakley sont dans le portefeuille d’EssilorLuxottica donc, elles ne sont plus américaines ; il n’en reste pas moins que de nombreuses marques créateurs originaires du pays de l’Oncle Sam exportent en Europe et ailleurs. Citons Ahlem, Bevel, Barton Perreira, Chrome Hearts, Dita, Garrett Leight California Optical, Jacques Marie Mage, l.a. Eyeworks, Leisure Society, Modo, Moscot, Ovvo, Raen, Robert Marc NYC, Salt., Sama, Selima Optique… qui ont enrichi le marché international en le stimulant par une approche moderne et intemporelle du style. Il serait dommage que, par un boycott ciblé, les Européens évitent des marques américaines et que, par un même effet boomerang, les Américains se privent des marques européennes (dont Ray-Ban et Oakley !) qu’ils apprécient par des droits de douane prohibitifs.

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